Le mot de la rentrée par Jacques Fourès, conseiller agricole, œnologue et membre du CA du MABD
La biodynamie est parfois malmenée, critiquée, mais parlons plutôt de ses réussites !
La biodynamie est concrète, exigeante, elle s’appuie sur les règles bien établies de l’agronomie. Elle est le fondement de l’agriculture bio et ajoute des pratiques fines, qui lui sont propres issues de l’observation du vivant.
Observer, c’est reprendre la main.
C’est voir quand une plante fatigue, quand un sol s’étouffe, quand une météo annonce un déséquilibre. C’est ajuster, prévenir, décider, au lieu d’appliquer des recettes imposées par des protocoles, des logiciels ou des techniciens. Aujourd’hui, trop d’agriculteurs se sentent dépossédés de leur métier. Certains perdent le sens… jusqu’à l’irréparable.
En biodynamie, on redonne à l’agriculteur un rôle central et actif, au cœur de son écosystème.
Une pratique vivante, qui reconnecte à la terre, à l’écoute, à l’essentiel. On voulait des chefs d’exploitation. On a oublié les paysans. L’agriculture s’est industrialisée. Les décisions viennent d’en haut : techniciens, firmes, labos, logiciels. Le paysan est devenu gestionnaire, endetté, pressé, isolé. Et souvent, à bout. Pendant ce temps, les sols meurent, les plantes résistent mal, les rendements baissent.
La biodynamie, quand elle est bien pratiquée, rend les choses plus simples : observer chaque jour, comprendre les signes, adapter les gestes aux rythmes naturels.
Ce n’est pas un retour en arrière. C’est un retour à l’essentiel : le regard, l’intuition, le lien avec sa terre. Ce qu’on appelait le métier.
Souhaitons que ce soit ça l’avenir !
