Edito :
La Terre à bout de souffle
On l’appelle changement mais l’été dernier, il a été davantage un choc, un basculement. La menace lointaine du changement climatique s’est dorénavant incarnée partout sur la planète : forêts en flammes, terre craquelée, inondations inédites, air suffoquant… Ici et maintenant, nous devons, en compagnonnage avec tous les habitants de la terre, nous adapter. Œuvrer aussi, à notre échelle, à l’atténuer.
En cela, notre activité agricole a un rôle central. D’après les experts, l’agriculture produit entre 25 et 35 % de l’excédent d’émission de gaz à effet de serre.
Dans les médias, l’élevage de ruminants est régulièrement accusé d’être une source de méthane gênante. Pourtant, ces calculs concernent le modèle dominant, l’agriculture conventionnelle ; ils étouffent la réalité des fermes bio, biodynamiques, en agroforesterie, en élevage à l’herbe… qui ont un tout autre bilan !
Nous aborderons d’abord ce sujet avec la tête, avec les démonstrations édifiantes de chercheur·ses et agronomes qui ont su mettre en lumière cette nuance fondamentale. Avec le cœur, ensuite, nous nous relierons à la terre en tant qu’être vivant, et, au-delà, à l’atmosphère, que nous n’avons pas, ou plus, l’habitude de percevoir. Une étape qui ravive la flamme de l’enthousiasme dont nous avons besoin pour passer à l’action. L’action, enfin, où l’engagement dans la biodynamie prend tout son sens. Elle est une voie d’autonomie et de résilience, grâce à des concepts comme l’organisme agricole. Elle est également une palette d’outils pour prévenir et guérir : compost de qualité, préparations biodynamiques, soins par les plantes, aménagement du paysage pour favoriser la biodiversité.
Alors, à quand un soutien politique majeur à la biodynamie et à la bio dans son ensemble ? Combien de catastrophes et de degrés supplémentaires avant une réorientation à grande échelle ? Mais laissons-nous plutôt inspirer par l’anthropologue Margaret Mead : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de personnes peuvent changer le monde. En fait, c’est toujours ainsi que le monde a changé. »
Maëva Bourgeois, coordinatrice
Sommaire:
Comprendre ce qui vient vers nous, ce qui est déjà là
Enquêter sur les sources du problème
Dévoiler des leviers puissants 6
Sixième rapport du GIEC Quelles sont les conséquences réelles
du changement climatique ? Réseau Action Climat 7
Agriculture et climat Une vulnérabilité coupable
qui pourrait devenir salvatrice, Jacques Caplat 10
Manger les animaux, Anet Spengler Neff 14
Les arbres, des alliés puissants, Ernst Zürcher 20
Ressentir le lien à la Terre
Développer son intuition, élargir son champ de conscience
Encourager le passage à l’action 26
La Terre-Mère est vivante !, Vandana Shiva 27
Le sol au cœur de l’évolution du climat, Gérard Augé 30
Développer une conscience atmosphérique, Jean-Michel Florin 35
Accompagner ses cultures et ses animaux
Évoluer vers plus de diversité, plus d’autonomie
Partager ce qui marche ! 42
Vu d’ailleurs Du gingembre, du vin et du coton, Pierre-Henry Cosyns, Rafael Pflucker et Arizona Muse 43
La vache, le sol et l’herbe : témoignages d’éleveurs,
Stéphane Cozon 47
Les prairies en biodynamie sont des puits
de carbone, Kawthar Bouzahzah 52
La biodynamie, une voie vers l’autonomie, Vincent Masson 54
Semences : la force de la diversité, Carl Vollenweider 55
Cultiver sans arroser, Dominique Fourmont 58
La valériane, une plante anti-stress, Gauthier Baudoin 61
Le climat est dans mon assiette, Marion Haas 62
